Qui Sauve Qui?

La crise comme un modèle d'entreprise au détriment de la démocratie et de la sécurité sociale
Un film de Leslie Franke et Herdolor Lorenz. Diffusion en France: Coopérative DHR Durée: 104 minutes

Depuis « Qui sauve qui ? » n´est pas qu´un film de plus sur le sauvetage des banques et de l´euro. Il dévoile ce qui a été complètement dissimulé lors de tous les « sauvetages », y compris l´actuel drame grec : le changement radical des sociétés en Europe. La conversion des dettes privées en dettes publiques, présentée comme « sauvetages » n´a pas seulement mené la démocratie ad absurdum. Elle ébranle jusque dans leur fondations des sociétés qui se considèrent comme état de droit social. Dans le film, personne ne le formule plus clairement que Mario Draghi, auparavant vice-président de Goldman Sachs, et actuel président de la BCE, qui oriente l´économie de l´espace européen : « Le modèle social européen appartient au passé. Le sauvetage de l´euro va coûter beaucoup d´argent. Ce qui veut dire: faire ses adieux au modèle social européen. » Depuis sept ans des dettes publiques sont « sauvées » à coup de centaines de milliards.

Projections du film

Mercredi 11 février 2015 « Qui sauve qui? » a fêté sa première dans au moins 150 villes européennes simultanément !  Ensemble, nous pouvons faire bouger beaucoup de choses ! Regardez cette carte pour savoir si une projection est déjà prévue dans votre région. Vous trouverez toutes les informations utiles concernant l'organisation de votre prope projection ici.

Ce qui reste bien caché, est analysé dans « Qui sauve qui ? » à savoir : une redistribution gigantesque du bas vers le haut. Avant la crise, les riches de la planète, possédaient trois fois plus que tout ce qui est produit dans le monde annuellement. Après sept ans de crise, ils possèdent quatre fois plus. En Europe, des gens travaillent à nouveau pour des salaires de misère. Et s´il y a sauvetage, rien en vue ... pour les 99%.

En ce qui concerne la Grèce, beaucoup d´européens croient Fallschirm Euro DB2 klque le pays a vécu au-dessus de ses moyens, et ne soit pas prêt à se réformer, malgré un sauvetage coûteux, et donc, y voient un tonneau percé. « Qui sauve qui ? » révèle que les coûteuses mesures de sauvetage, dès 2011 ont servi essentiellement à renflouer les créanciers, les banques, les hedge funds et les assurances. Lorsque fin 2011, A. Papandreou, alors chef du gouvernement, réclamait un référendum national sur le sujet, il fut tout simplement évincé par le Conseil de l’Europe, un véritable putsch, et remplacé par un soi-disant technocrate, Lukas Papademos. Celui justement qui, avec le concours de Goldman Sachs avait triché pour faire rentrer la Grèce dans la zone euro. Sa tâche était à présent de réaliser les conditions dictées par les créditeurs : destruction des systèmes publics de santé et de retraites, dérégulation du travail, privatisation des biens publics etc.

Le système de sauvetage politique au sein de l´Union Européenne s´avère être – et pas seulement en Grèce – un jalon dans une évolution néolibérale, qui rend les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Les budgets publics et privés sont saignés à blanc au profit du monde de la finance. Les droits sociaux sont remplacés par le droit de la dette. Les dettes sont les moyens tout désignés pour empêcher les citoyens d´avoir une pensée et des moyens d´action libres. Le film montre comment ce système fonctionne depuis longtemps aux USA. Les étudiants quittent l´université avec une montagne de dettes. Des dettes qui souvent ne peuvent jamais être complè- tement remboursées; on effectue une vie entière un remboursement de la dette. Voilà ce qu´aiment les banques.

« Qui sauve qui ? » montre quelle est l´origine de cette évolution, lorsque, après 70 ans de stabilité relative, le monde de la finance a été dérégulé. Il a aussitôt saisi cette occasion pour créer des produits dérivés qui aujourd´hui dominent l´économie. Le film montre les possibilités d´utilisation et aussi les énormes dangers de ces produits dérivés. Mais il fait aussi état des possibilités de se protéger, comme par example en Islande, où le capital international ne fut pas « sauvé », et au lieu de cela, eut lieu une redistribution d´en haut vers le bas. Commentaire du magazine TIP de Berlin: « Celui qui a vu « Qui sauve qui ? » et ne se réveille pas de son engourdissement néolibéral est définitivement perdu. Le film devrait être en mesure de propulser hors de son divan même l´européen le plus saturé et le conduire sur les barricades. »